L’homme qui tua Liberty Valance
De John Ford, 1962
Il y a quelques semaines, nous sommes allés voir un film intitulé L’homme qui tua Liberty Valance, film populaire qui fut réalisé par John Ford en 1962. En classe de français, nous avions auparavant étudié quelques fragments de ce film afin de pouvoir mieux rentrer dans son univers.
Lorsque j’ai vu ce film pour la première fois, j’ai été agréablement surprise par le fait qu’il soit en noir et blanc car cela faisait ressortir les lumières et les ombres. Dès les premières minutes, je me suis attachée au personnage de Link Appleyard, le shériff de Shinbone. En effet, ce personnage à l’allure maladroite à un grand cœur, comme on peut le voir dés le début du film, où il trouve les mots justes pour réconforter Hallie et également lorsqu’il sait où l’emmener pour apaiser son chagrin. Link Appleyard est le rôle que je préfère dans le film.
De plus, l’une des mes scènes préférées est celle du Duel numéro 2, où je ne m’attendais pas à ce retournement de situation : on apprend que ce n’est pas Randsom qui a tué Liberty Valance mais Tom Doniphon. Randsom peut alors être élu sans le poids de la culpabilité sur ses épaules. D’après moi, le héros du film est Randsom Stoddard. En effet, nous suivons ce personnage de près pendant tout le long métrage ainsi que ses aventures. |
Après être sortie du cinéma, je n’ai pas saisi les enjeux du film ni son interprétation, bien plus profonde que ce que je pensais. Ce n’est que lorsque nous l’avons étudié que j’ai pu comprendre les intentions développées par le cinéaste.
L’homme qui tua Liberty Valance s’inscrit dans le genre western ; pourtant il diffère de tous ceux qui furent réalisés avant : en effet, les lieux sont propices à des scènes typiques de ce genre cinématographique, comme la ville du far West, le saloon… Cependant, beaucoup de moments montrent que ce film est différent, notamment lors du duel entre Randsom et Liberty, où les deux s’affrontent sur le bas-côté, le trottoir de la rue, alors que normalement, cette scène typique dans un western se passerait au milieu de la rue. De plus, le film ressemble quelque peu à un huis-clos car nous ne voyons que la ville de Shinbone. En effet, les scènes de grands espaces sont rares, voire inexistantes, excepté au tout début du film, lorsque le train traverse les vallées. Je peux aussi ajouter le fait que le héros ne ressemble en rien aux cow-boys du far West (ces hommes s’occupant de bétail dans les grands espaces). Au contraire cet homme a étudié la loi et vient de l’Est. Dans ce film, seul Tom et Liberty apparaissent comme des cow-boys, pourtant nous ne voyons qu’une seule fois Tom à cheval.
D’autre part, ce film a une tonalité nocturne et funèbre. Quand John Ford le réalise en1962, c’est la fin du western. Il souhaite donc faire le deuil de l’Ouest à travers la figure de Tom qui représente le vrai cow-boy. Cependant, ce personnage disparaît petit à petit, jusqu’à mourir. Il nous montre ses faiblesses lorsqu’il brûle sa maison parce qu’Hallie ne veut pas l’épouser et qu’il libère ses chevaux : symboliquement, nous pouvons comprendre comme le signe de la fin d’une époque. D’ailleurs, nous pouvons retenir une phrase « When the legend become facts, print the legend », l’histoire racontée par Randsom n’est pas ce que tout le monde pense, il n’a pas tué Liberty. Alors le journaliste préfère publier la légende.
Par ailleurs, L’homme qui tua Liberty Valance possède une structure très rigoureuse, c’est-à-dire que ce film a une structure en miroir ( par exemple la scène de l’école à la 50ème minute et l’élection de Randsom à la 70ème minute). Ce film a aussi une structure en enchâssement que l’on peut voir grâce au double flash-back : de la 13ème minute à la 115ème minute, où Randsom raconte sa jeunesse et sa rencontre avec Doniphon, puis le deuxième flash-back qui montre pour la deuxième fois le Duel à la 113ème minute.
Ce film populaire arrive à mêler de grandes scènes de gravité, comme l’agression de la diligence par Liberty Valance, avec des moments comiques, notamment à travers le personnage du shérif Appleyard.
Pour finir, c’est un film qui amène une réflexion mais surtout un film d’idées sur les valeurs démocratiques, l’émancipation des femmes (lorsque Randsom apprend à lire à Hallie), la constitution des Etats-Unis, et la liberté de presse avec le journal tenu par Peabody. Enfin, John Ford dénonce la violence et la brutalité avec le personnage de Liberty Valance.
Grâce à l’analyse que nous avons faite, j’ai pu mieux comprendre le film et cela m’a aidée à l’apprécier encore plus.
Julie Gaillardin, 2nde 2