Syngué sabour, pierre de patience

syngue

Bio-Express de l’auteur

Atiq Rahimi est né en 1962 à Kaboul (Afghanistan), en 1984, il quitte l’Afghanistan pour le Pakistan à cause de la guerre, puis il obtient l’asile politique en France. En 2008, il a reçu le prix Goncourt pour  Syngué sabour.

Petit résumé 

La femme, c’est comme ça qu’elle est appelée. Elle est au chevet de son mari qui est dans le coma. Tout au long du livre, elle va lui conter tout ce qu’elle a sur le cœur, à propos de sa famille, de la foi, de ses souvenirs, de son désarroi, de son oppression sexuelle… Dans un « crescendo » de révélation, elle avoue à son mari ce qu’elle n’a jamais pu lui dire. Il va ainsi devenir sa « syngué sabour », c’est-à-dire sa pierre de patience, celle à qui on confie tous ses secrets.

C’est grâce à mes amies que j’ai lu ce livre : après qu’elles l’ont lu, elles me l’ont conseillé. Quand elles m’ont fait un petit résumé, j’ai tout de suite eu envie de le lire. Je voulais découvrir les secrets de cette femme qui vit dans une société où elle n’est censé rien dévoiler.

Nuage de mots

Liberté Rythme Poésie Souffle

Femme Religion Violence

Délivrance Révélation Renaissance

Avis personnel 

J’ai adoré ce livre, j’ai découvert le monde d’une femme qui vit au rythme de son mari littéralement. Elle fait tout pour lui, tout en se demandant si elle fait bien de s’acharner, si elle ne devrait pas laisser tomber. Ce qui est troublant c’est que le temps est compté en nombre de souffle ou de tour de chapelets :

« Mes journées, je ne les divise plus en heures, et les heures en minutes, et les minutes en secondes… Une journée pour moi égale quatre-vingt-dix-neuf tours de chapelet.»

« Je peux même te dire qu’en mon absence, tu as respiré trente-trois fois. »

« Après trois tours de chapelet, deux cent soixante-dix souffles. »

Au bout d’un moment ma respiration se calait sur le livre , c’était impressionnant : le rythme du livre devient votre rythme !

Cette femme sort de son silence et ose tout dire à son mari, elle s’énerve, elle crie, elle pleure, elle s’excuse et recommence. On ressent sa détresse. Mais pour la première fois, elle se sent proche de son mari.

Lettre à l’auteur

Monsieur,

Votre livre est remarquable ! Vous avez su mêler magnifiquement bien l’horreur et la poésie, la cruauté et l’amour. Cette femme, ce n’est même pas elle qui parle. Pourtant, c’est elle qui fait vivre le récit et nous maintient en haleine. A chaque instant, on s’attend à voir son mari se réveiller : j’ai imaginé sa réaction tout au long du livre. Ce récit ne laisse personne indifférent après l’avoir lu.

Je sais que beaucoup de femmes dans le monde sont dans ce cas, ne peuvent rien dire et n’ont aucune liberté. Ce livre le rappelle et les met en avant (d’ailleurs au début du livre, il y a une note qui dit « En Afghanistan ou ailleurs »…)

Je vous remercie.

Valériane Delahaye-Marzin 2nde2