Critique d’Emma / Goncourt des lycéens

Un roman de la beauté

Le roman Une heure de ferveur est un ouvrage nous faisant passer par toutes sortes d’émotions, et qui décrit ces dernières d’une manière où chacun peut s’y retrouver, s’y identifier à sa manière. On y retrouve les liens forts mais parfois destructeurs de l’amour, en passant par l’amitié, la paternité, ou encore des thématiques comme la soif de connaissance, le voyage ou la recherche de la beauté. On y découvre un protagoniste principal vivant au Japon, doté de plusieurs dons et d’une capacité à utiliser la rhétorique à son avantage, un personnage fier de ses racines, une fierté touchante qui nous plonge dans l’histoire de sa vie.

Premièrement, à travers le récit de la vie du personnage principal, Haru, nous rencontrons au premiers abords un séducteur, qui ne semble s’intéresser aux femmes pas seulement pour leur beauté mais aussi pour leur histoire, et leur façon de la conter. Haru est un personnage assez spirituel et il n’est pas le seul à travers tout ce récit qui se concentre surtout sur les significations, les signes spirituels à travers la vie quotidienne. Haru est une personne qui connaît beaucoup d’aventures jusqu’à ses 30 ans, où il va devenir père, d’une petite fille née d’une relation avec une française. Malheureusement, son ancienne amante va lui interdire de voir sa fille. A partir de ce jour, la vie d’Haru change ; l’imagination tient une place prédominante. Nous le découvrons sous un nouveau jour, avec un sérieux qui lui était encore inconnu. Il devient travailleur, ne cesse de saisir des opportunités pour faire marcher son entreprise, mais il ne faut pas oublier que cet équilibre n’est lié qu’à une seule chose : ses conversations factices avec sa fille habitant à Paris.

Au fur et à mesure que Haru vieillit, il rencontre de nombreuses personnes qui joueront un rôle clé dans sa vie. Chaque personnage a sa propre force de caractère, et chacun à son importance qu’on ne peut leur enlever. Les amitiés ont cette beauté presque nostalgiques que leur confère l’écriture de l’auteur, où chaque émotions et paroles semblent avoir un rôle bien plus important que ce qu’il y paraît. Haru fait partie d’un groupe d’amis assez connu dans sa région, et il passera la grande majorité de sa vie en leur compagnie. Comme dans toutes relations ils ont des différents, mais chaque personnage sait exprimer son opinion sans pour autant brider l’autre, et nous ressentons bien la force de leur attachement les uns envers les autres.

Le récit englobe une vie entière, ce qui signifie que nous sommes aussi confrontés à la mort , en particulier celles de proches amis. On peut y voir la tristesse dépeinte sans artifices, et les nombreuses émotions qui accompagnent le deuil.

En plus de la description poignante des émotions, ce roman est aussi un véritable voyage à travers les trois pays principaux, la France, la Belgique, et le Japon.

Les descriptions sont détaillées et nous pouvons facilement nous imaginer découvrir la beauté des jardins japonais, ou encore la vie urbaine de Paris, qui présente un véritable contraste face à la tranquillité de la vie des personnages principaux. Cet aspect est encore plus présent par l’amour que porte Haru à son pays natal, d’où il ne désire pas partir. Plusieurs fois, il fait part de sa fierté à montrer les coutumes japonaises aux étrangers qu’il rencontre, ou encore fait visiter les lieux marquants de sa vie, en ne manquant pas de souligner l’importance de chaque détail pouvant paraître futile, comme un simple buisson ou encore une vue sur les habitations. Il y emmène plusieurs de ses connaissances proches ou même de ses amantes, en promenade pour échanger, deviser.

Ceci ne sont que les arguments principaux qui peuvent amener à lire cet ouvrage, mais chaque petit détail a eu son importance dans ma lecture et dans mon cœur, et c’est un réel plaisir de le lire, un voyage où on ne ressent pas les heures ni l’ennui.