3ème film du PJR : Carré 35

Productions collectives

Le projet du film

 

Les choix de réalisation

 

 

Écrits sur les photos du film – Diaporama

Ecrit de Salomé

Avant de commencer à développer mes pensées, je veux rappeler qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise interprétation d’un film. Ici, (et comme dans tous les films) l’auteur fait son œuvre comme il la voit, il va la modeler pour qu’on l’interprète comme il le voudrait ; mais à partir du moment où ce n’est plus lui qui regarde mais NOUS (en tant que personne et spectateur), c’est donc juste NOUS qui allons interpréter l’œuvre à notre manière… qui allons la voir d’une façon ou d’une autre… et pas forcément comme le voudrait l’auteur. Tous les êtres humains sont différents et chacun a sa propre interprétation ainsi différente.

Quand j’ai entendu le nom de ce film, je me suis dit que ça allait être un film en rapport avec une bataille ou quelque chose qui s’en rapproche… je pensais à deux possibilités : que ce film allait parler d’un prisonnier avec comme cellule le numéro 35 ; ou alors parler d’une colonie dont la base militaire s’appellerait 35… Puis, on nous a montré une interview du réalisateur, et j’ai compris que ce n’était absolument pas ce à quoi je m’attendais… en effet « Carré 35 » indiquait le numéro de tombe !! Je savais déjà depuis le début que ce film allait être triste, mais pas à ce point là… Ce film m’a énormément bouleversée.

Quand j’avais 10 ans, ma mère, mon beau-père et moi, sommes partis vivre au Maroc pendant 3 ans, à Casablanca. J’habitais à 10 min de l’église où les parents du réalisateur se sont mariés (j’y allais souvent), et plus d’une fois nous avons eu des invités étrangers avec lesquels la visite de Casablanca commençait en général par le grand cimetière français !

Quand j’ai compris où la petite fille avait été enterrée, une sorte d’angoisse m’a pris. C’est peut-être un phénomène étrange à raconter, mais tout au long de ce film, je me suis sentie rattachée à cette histoire, nullement la mienne. Mais pourtant le fait d’avoir eu beaucoup de choses en commun avec ces gens m’a liée à eux le temps du film.

C’était la première fois que cela m’arrivait, j’avais en même temps la souffrance de la mère face à la perte de son premier enfant et la colère de son fils par rapport aux mensonges de ses parents tombés dans un déni. En plus de cela, lorsque Eric Caravaca a filmé son père, venant de mourir, alors qu’il était encore sur son lit, dans une maison médicale, je n’arrêtais pas de penser à ma mère qui elle aussi avait perdu son père pendant son adolescence… Cette scène m’a encore plus reliée à cette histoire ! Au moment de la projection de cette séquence, je me suis dit que l’auteur était complètement « malade » de filmer ça. Cependant, plus le temps passait plus je comprenais que le fait qu’Eric Caravaca ait filmé la mort de son père, était une sorte de métaphore … Je pense que cette métaphore le rattache inconsciemment à un élément manquant à sa vie : La mort du fantôme familial, sa sœur qu’il n’a jamais connue, dont il n’a jamais entendu parler, et dont il ne soupçonnait même pas l’existence … Ainsi, il se fabriquait un souvenir pour se lier à Christine, même s’il ne l’avait jamais connu.

Je pense qu’il n’y a pas beaucoup de personnes qui ont eu la chance de pouvoir vivre à l’étranger (Maroc- Casablanca et Tunisie- La Marsa) à mon âge, je pense de ce fait que peu de personnes ressentiront les mêmes choses que moi en regardant ce film. Mais il y a des éléments de tournages qui sont très forts (puissants par leur sens) et que tout le monde peut remarquer : à chaque nouvelle étape, on voit une fenêtre ouverte, comme si l’histoire avançait petit à petit. A la fin, lors de l’avancement de l’histoire, cette fenêtre qui tout long du film était ouverte, se retrouve fermée et marque la fin de l’histoire. On comprend ensuite que la fenêtre appartient à la maison familiale (symbolique très forte ).

LES ÉTAPES CORRESPONDANT AUX « PLANS FENÊTRE » :

Eric recherche la vérité certes, mais aussi une photo de sa sœur. Pour cela, (fenêtre ouverte), il va faire des recherches en France, (fenêtre ouverte) puis partir au Maroc pour trouver la tombe de Christine, (fenêtre ouverte) suite à la photo manquante et à la tombe entretenue, il va appeler cette personne s’occupant de la tombe 35 et chercher la photo, et étape finale (et la fenêtre se ferme), il se rend dans la maison de famille où il trouve une photo de sa sœur morte.

La fin est riche en émotions, car sa mère retourne au Maroc dans l’église et sur la tombe de sa fille avec lui, alors qu’elle n’y était jamais retournée depuis l’enterrement.

Le temps du film, cette histoire était aussi la mienne.

 

Cécilia

Lettre d’une mère à sa fille disparue

CARRE 35 – critique de Leslie

Ce film, aussi déstabilisant qu’émouvant m’a captivé du début à la fin.

Lors du visionnage je suis passée par toute une palette d’émotions ; incompréhension, colère, dégoût, peur, remise en question, tristesse, empathie, et parfois même de l’admiration.

L’émotion dominante a été la remise en question. Je me qualifie comme quelqu’un de plutôt positif qui a tendance à se concentrer uniquement sur les bons côtés de la vie et ce film a chamboulé ma vision des choses. Il m’a sorti de ma zone de confort où «tout est beau» et il m’a ouvert les yeux sur une réalité que jusqu’à présent je m’obligeais à chasser de mon esprit.

Le fait que ce film soit avant tout basé sur des témoignages a encore plus accentué le côté «réel» et par la même occasion, ma déstabilisation.

Les parents, alors même que je pensais être touchée par leur témoignage, m’ont avant tout troublé. Lorsqu’ils évoquaient leur fille, leurs regards semblaient vidés, absents, dévastés. Je crois que c’est à ce moment que je me suis mise à avoir peur. Peur d’un jour atteindre un tel niveau de tristesse. Peur de perdre la vie qui habite le regard d’une personne sereine.

J’ai aussi grâce à ce film, pu voir la parentalité sous un autre œil.

Au début, j’ai détesté les parents. Je ne comprenais pas leurs choix vis-à-vis de cette enfant innocente. Mais au fil du temps et de leurs confessions, je me suis mise à m’imaginer à leur place (du moins j’ai essayé du mieux que j’ai pu) et c’est là que l’empathie est entrée en jeux. Je ne suis pas parent et je ne connais pas ces gens et pourtant durant quelques secondes suspendues dans le temps, j’ai pu imaginer une infime partie de leur douleur.

Tout au long du film, diverses émotions m’ont envahie et même si la plupart étaient désagréables, elles étaient belles et bien là. Je pense que les meilleurs films sont ceux qui arrivent à nous toucher et à nous transformer et ce fut le cas pour CARRE 35.

Lettre à Christine 

par Anaïs


Critique de Sarah

Eric Caravaca, à travers un documentaire, raconte la vie de ses parents avant la naissance de son frère et lui ainsi que la vie de sa sœur morte à 3 ans et dont l’existence et l’histoire sont restées un mystère. Eric Caravaca a fait ce film pour rendre hommage à sa sœur, Christine, témoigner sur l’horrible destin de cette enfant mais aussi pour aider indirectement sa mère, Angela, pour qu’elle puisse faire le deuil de sa mort. Il voulait aussi pouvoir enfin mettre un visage sur sa sœur, comprendre les causes de sa mort, pourquoi sa mère a refusé de parler de Christine, pourquoi avait-elle brûlé tout ce qui la rattachait à cette petite fille. Il voulait mettre un terme à sa quête de toujours.

Pour son film, il a utilisé des séquences d’interviews de personnes qui connaissaient Christine ; des membres de la famille : son père, sa mère, son frère, son oncle ; il leur a posé des questions presque identiques. Un moment précis m’a surprise : c’est l’interview son père ; Gilberto ne savait pas quand sa propre fille était morte, pour lui, elle était décédée à 4 mois alors qu’elle avait 3 ans. Il y a aussi les moment où Angela est interviewée ; au début du film, elle dit qu’elle était avec Christine alors qu’elle n’était pas présente ce jour là et vers la fin du documentaire, elle change d’avis, elle affirme en quelque sorte qu’elle n’était pas là, on peut voir qu’elle a évolué car au départ, elle ne voulait plus jamais retourner sur la tombe de sa fille alors qu’à la fin avec Eric Caravaca, elle décide d’y retourner.

Dans le film, Caravaca utilise aussi des archives privées de sa famille (le mariage de ses parents qui revient souvent dans le film) et des archives historique inédite (répression de l’armée française, exil) pour illustrer ce qu’il dit mais aussi pour pour montrer les similitudes et les interactions entre ce qui se passe dans la famille et ce que se passe dans le pays.

Il n’apparaît pas souvent dans le film comme pour montrer qu’il n’était pas là non plus lorsqu’il y avait sa sœur ; on le voit enfant (en photo ou en film). C’est sa voix surtout qui est présente : c’est la voix off du film ; son ton sobre, assez neutre ne montre aucune émotion, mais la place à celle du spectateur.

On voit très souvent, dans le film, la fenêtre de la maison de l’oasis et le mariage des parents. Je pense que ce sont des images métaphoriques, le mariage d’après moi définit le début de l’histoire des parents quant à la fenêtre c’est l’endroit où l’enfant est morte,le lieu où Angela a laissé sa fille, où débute son sentiment de culpabilité et où elle laisse tous ses souvenirs et son passé du Maroc, là où elle décide définitivement de tourner la page sans vraiment, je pense, y parvenir. D’ailleurs dans le film, Erci Caravaca cite un extrait du livre « La porte des Enfers » de Laurent Gaudé pour essayer de comprendre sa mère, la souffrance et la carapace qu’elle s’est créée le jour du décès de sa fille et je trouve que ce passage montre pourquoi Angela s’est enfermée dans le silence. Le fait qu’elle change souvent de nom montre bien également qu’elle veut absolument « tourner » la page.

Eric Caravaca utilise plusieurs matériels pour tourner son film comme une caméra super 8 (la mort du père) ; il cherche à produire un grain d’image ancien qui ramène au passé et on constate que c’est le même modèle utilisé dans les vidéos de souvenir comme le mariage, les vacances en famille…

J’ai beaucoup aimé ce film parce qu’il parlait de chose réelle, d’une véritable histoire. J’ai été émue qu’Eric Caravaca fasse autant d’effort pour comprendre, jusqu’à faire avec ses amis une grande enquête qui a duré plusieurs années. J’ai été assez choquée de voir à quel point la mère était dans le déni et était dure même si c’est parce qu’elle souffrait en silence mais ce qui m’a le plus surprise c’est les différentes versions de l’histoire de la mort de cet enfant et à quel point c’était si honteux pour les parents d’avoir une filles atteinte de la « maladie bleue ».

Poème de Cindy

Carré 35, Une enquête familiale

Marylou

Carré 35 est un documentaire d’Eric Caravaca dans lequel il parle de sa sœur aînée morte à 3 ans, et dont il ne savait rien, il n’avait aucune photo à mettre sur le visage de sa sœur Christine.

Suite à toutes ses questions sans réponse, il décide de mener une enquête, et résoudre cette énigme : retourner dans le pays où sa sœur est morte, aller au cimetière français de Casablanca, poser des questions à sa mère, et son père souffrant, chercher une photo de sa sœur…

Le réalisateur arrive à nous introduire dans sa longue enquête. Il ne choisit pas la fiction en faisant appel à des acteurs pour « remplacer » sa mère et son père, ce sont réellement les personnes de sa famille.

Il pose énormément de questions à sa mère, celle-ci paraît insensible, et répond sans laisser la moindre émotion se dégager de son visage, c’est, semble-t-il une mère dure. Elle a longtemps eu honte d’avoir eu une fille souffrant de la trisomie, ou « maladie bleue » comme elle est appelée dans Carré 35.

En se confrontant à son lourd passé Eric Caravaca parle aux spectateurs en voix-off, s’appuyant sur beaucoup de photographies et vidéos du Maroc, des archives privées, d’anciens films de ses parents filmées avec une caméra super 8, une vidéo de son fils Balthazar, (que sa mère appelle François, rappel du prénom de son propre frère mort accidentellement). Il inserre parfois des images de la guerre d’Algérie, montrant les nombreux corps tués par l’armée française, durant la décolonisation.

Ce documentaire est un hommage à Christine, ainsi qu’une réflexion sur le deuil pour la mère. À la fin on voit cette mère retourner sur tous ces lieux du passé qu’elle voulait supprimer de sa mémoire. En faisant cela, elle arrive à montrer ses émotions ( elle sourit, son visage est apaisé), elle a enfin eu la force de retourner sur la tombe et ainsi de se remémorer des souvenirs.

Eric Caravaca a fait d’une histoire familiale et privée un documentaire bouleversant, filmé en enquête policière avec des témoins, et la photo que l’on n’attendait pas arrive …

Carré 35

Inès

Carré 35 est un long-métrage autobiographique durant lequel on suit le parcours du réalisateur, Eric Caravaca, qui remonte les traces de sa grande sœur qu’il n’a pas connue, morte à 3 ans et dont sa mère n’a gardé aucune photo.

Il va questionner son entourage en commençant par les parents, essayant d’éclaircir ce mystère, mais à sa stupéfaction, les témoignages ne relatent pas les mêmes faits. Le père et la mère ne décrivent pas la même personne. Tout au long du film, nous allons suivre Eric cherchant à connaître le fin mot de l’histoire, allant jusqu’à Casablanca pour retrouver la tombe de sa sœur dans le « Carré 35 ». Aucune photo n’est alors présente sur celle-ci.

Au fil des questions que le réalisateur pose à son entourage, le voile se lève lentement. Sa mère ne cesse de répéter qu’elle était mignonne, qu’elle était normale, normale comme n’importe quelle fillette de son âge. Mais plus son fils creuse les recoins sombres de leur passé, plus il se rend compte qu’elle n’était pas « normale » au sens où sa mère l’entend.
L’histoire de Christine, enterrée dans le « Carré 35 » à Casablanca, rejoint l’Histoire des « événements » d’Algérie et du Maroc. Tout comme la sœur d’Eric Caravaca, ces guerres sont un tabou, un déni dont on ne veut pas parler. Le film coud ces histoires ensemble pour délier le mensonge dans lequel le réalisateur vit.

Eric est troublé. Sa sœur était en fait atteinte de trisomie, sa mère n’assumait pas que sa fille soit différente des autres, et lorsque celle-ci décéda, sa mère voulut tourner la page et tout oublier. 

Pour moi ce film vaut la peine d’être vu. Pour comprendre les évolutions entre les générations, guidant les gens vers la tolérance car il faut continuer à se battre pour que la discrimination et la peur de la différence cessent.

Carré 35

Emma J.

Le film Carré 35 est un film sur l’histoire d’un secret de famille. Eric Caravaca, le réalisateur, enquête sur sa propre famille et sur lui-même. Il découvre la mort de sa sœur aînée. Aucune photographie de cette fillette n’existe, comme si on avait voulu tout effacer. Pourquoi ?

Durant les 67 minutes du film, on voit plusieurs séquences qui reviennent comme celle des volets d’une maison qui semble receler une part du secret familial. Il y a aussi les films du mariage de ses parents. Mais une seule voix les accompagne : celle d’Eric qui pèse vraiment ses mots.

Ce film m’a énormément gênée. En effet, j’avais l’impression d’être de trop et de faire intrusion dans la vie d’une personne qui voulait faire savoir cette histoire au détriment de la honte que sa mère ressentait. Car sa mère n’a pas assumé le fait d’avoir une fille trisomique. Ce n’est qu’à la fin du documentaire qu’on comprend qu’elle a enfin accepté la situation, ce qui délivre le spectateur d’une gêne lourde. Cette gêne a pu également avoir été provoquée par certains plans, comme celui de la dépouille de son père, mort pendant le tournage et que filme Eric Caravaca. Il y a aussi le sujet de la décolonisation du Maroc et de la guerre d’Algérie qui a marqué la vie de ses parents.

J’ai eu beaucoup de peine pour la mère d’Eric Caravaca qui a dû cacher ce secret pendant des années. Et je n’ai pu apprécier le film qu’à partir du moment où elle acceptait le fait que sa fille était trisomique et qu’elle sortait du déni.

Carré 35

Manon

Carré 35 est l’histoire intime et très personnelle du réalisateur Eric Caravaca. Il nous fait découvrir son histoire en suivant sur les traces de sa grande sœur ignorée, morte à trois ans à Casablanca et dont sa mère ne lui a jamais parlé. A partir du moment où Eric Carvaca devient père de famille, il décide de découvrir la vérité sur sa soeur ainée. Dans le film, il y a une image où l’on voit Eric Caravaca devant le chambre de son fils, on pourrait dire que c’est l’élément déclencheur pour découvrir le passé. Il interviewe l’un de ses oncles qui a connu sa sœur mais surtout sa mère et son père qui décède pendant le tournage et qu’il filme sur son lit de mort. C’est une scène très pénible à regarder. Eric Caravaca rencontre des personnes qui l’aident à reconstruire l’histoire.

C’est une histoire familiale bien racontée, mais tout aussi douloureuse, qui doit certainement être difficile à raconter pour le réalisateur. Il nous livre dans ce documentaire les secrets de sa famille. Carré 35 est fondé sur le mystère d’une enfant morte dont les parents n’ont gardé aucune photo et aucun document. Eric Caravaca tente de comprendre pourquoi il ne reste rien de sa sœur qu’il n’a jamais vue. Il utilise des images d’archives et d’images du présent. Il découvre aussi que sa mère s’est inventée des vies. Lorsqu’il lui demande pourquoi elle n’a jamais parlé de sa soeur ainée, elle répond qu’elle n’aime pas revenir en arrière dans le passé.

Le film Carré 35 est dur même choquant car on a l’impression que le réalisateur Eric Caravaca force ses parents à lui raconter une triste période de leur vie avec leur fille en les filmant. On comprend aussi combien c’est difficile pour lui de ne pas connaitre une partie son histoire. Il apprend que Christine, sa soeur, était trisomique : elle souffrait de la maladie bleue. Pendant les interviewes, sa mère et son père parlent difficilement de cette histoire qui est tabou dans la famille. Sa mère reste dans le déni face au handicap mental de sa fille jusqu’à sa mort. A la fin du film, elle évolue en acceptant de parler de sa fille et en se rendant sur la tombe de celle-ci. Le film Carré 35 explique aussi le secret et les mensonges qui peuvent peser dans les famille au fil des générations même s’ils sont bien cachés. Ce film est très pesant pour le réalisateur mais c’est aussi une forme de thérapie et d’hommage envers sa soeur car lui même dit que si elle n’était pas morte il n’aurait peut être pas existé.

Carré 35

Naïla

Eric Caravaca nous emmène au creux de sa vie. Il partage avec nous son vécu, son intimité et une histoire bouleversante.

Christine, sa sœur qu’il n’a pas connue, a eu une courte vie dont le réalisateur réussit à faire un grand film. La mort de cette enfant a touché profondément la mère d’Eric. Mais elle apparaît aujourd’hui fermée, cœur glacé et expression froide sur le visage. Elle semble être passée au-dessus de tout cela. Une question se pose à nous : a-t-elle arrêté de se morfondre ou bien est-ce une carapace ?

Eric Caravaca nous montre chaque étape de sa vie et celle de ses parents. Le film est organisé de façon chronologique et fait s’enchaîner les interviewes. Lorsqu’il pose des questions aux membres de sa famille, il le fait comme s’il était un étranger, qui ne connaissait rien à leur vie. A l’inverse, ils lui répondent comme appartenant à la même famille. Peut-être que cette façon de communiquer dénonce la présence du secret que constitue Christine. Eric n’a jamais été informé de ce drame jusqu’à ce qu’il décide, lui, de creuser pour résoudre cette énigme. Durant ces longues années d’ignorance, Eric se voit comme « hors de la famille », se sent comme un étranger à qui on ne confie pas ce genre de secret, personne ne lui ayant parlé de Christine, père, mère, cousin ou frère.

Le documentaire nous donne beaucoup de détails (les images d’enfants trisomiques, les catacombes, « il’s all about memories », la photo manquante sur la tombe de Christine…) sur lesquels nous appuyer et qui ne sont pas choisis au hasard : tous convergent vers la révélation finale.