L’homme qui tua Liberty Valance
par Valériane Delahaye 2nde2
L’homme qui tua Liberty Valance est un film de John Ford en noir et blanc. Sorti en 1962 ce film dure environ 2h.
En sortant de la salle de cinéma, j’étais mitigée. J’avais trouvé que le film était un western banal mais en même temps, je ne m’étais pas ennuyée. Je parle d’un western banal car, pour moi, on retrouvait des caractéristiques classiques d’un western tel que le cow-boy typique (Tom), le triangle amoureux… La musique m’avait également marquée car elle aussi était typique des westerns (le triomphe, les grandes mélodies.., dans le générique notamment, et dans d’autres scènes des musiques plus douces). Pourtant ce que je trouvais étrange, c’était le fait que les paysages ne soient pas ceux attendus, des grandes plaines, avec des chevaux etc. J’avais par contre beaucoup aimé la mise en scène : l’idée du flash-back était, à mon avis, une bonne entrée en matière de l’histoire « principale ».
J’ai également été surprise de retrouver l’acteur Lee Van Cleef (l’acteur qui joue l’acolyte de Liberty, celui qui le ramène à la raison) dans ce film. Je l’avais vu dans Le bon, la brute et le truand que j’avais beaucoup aimé. L’autre personnage qui m’a touchée est celui du shérif Link Appleyard : c’est un personnage loufoque qui a du cœur ; il veut le bien mais il est lâche et ne veut jamais se confronter aux obligations de sa fonction. En revanche, le personnage de Tom Doniphon, je l’avais trouvé exécrable et arrogant. Le jeu de l’acteur est très bon mais je n’aime pas ce type de personnage.
Quelques jour après le visionnage du film, nous avons travaillé sur le flm, nous l’avons expliqué. Cela m’a permis de connaître le sujet et les idées principales de ce film que je n’avait pas remarqués. Premièrement c’est un film qui retrace l’histoire des Etats-Unis. Plus particulièrement l’on y fait « le deuil de l’Ouest ». L’Ouest qui est un « pays sauvage », où chacun fait sa propre loi va laisser place à l’Est qui est un pays « civilisé », où l’on fait régner la loi par la justice, de manière légale. Ce changement est incarné par Tom Doniphon qui représente la civilisation de l’Ouest (faire justice par les armes) et Ransom qui représente la civilisation de l’Est (faire justice légalement, en représentant la loi). Ce qui m’amène à reparler de Tom. Après la réflexion faite en classe, je me suis rendu compte que Tom se sacrifie tout au long du film pour le bonheur des autres et en définitive laisse « l’Est » gagner le territoire. Ex : il protège et soigne Ransom quand il est blessé, il va laisser Hallie à Ransom, il va le convaincre de participer aux élections, il défend les droits de Pompey (son bras droit)… (Voir photogramme de Ransom sous le chapeau de Tom). Comme le dit très bien la phrase de Glucksman : « L’homme de l’Ouest doit se renier pour installer la loi de l’Est ». C’est ce que Tom fait en s’effaçant et en laissant la place à Ransom. (voir photogramme du fondus de Tom).
Deuxièmement, nous retrouvons toute la partie politique, les principes de la démocratie :
– La liberté d’expression avec le personnage de Peabody, journaliste. On met en avant la presse. (voir photogramme de Peabody et Ransom).
– L’égalité homme/ femme, incarnée par Hallie car elle apprend à lire et écrire comme les hommes. Hallie incarne alors l’émancipation des femmes.
– L’éducation pour tous est représenté par les enfants, Pompey (homme noir), Link Appleyard, Hallie… (voir photogramme de Pompey qui récite sa leçon).
Toutes ces raisons font de l’Est une société émancipatrice. L’Ouest évolue pour se conformer aux règles de l’Est.
Au niveau cinématographique j’ai également été surprise de constater que rien n’est fait au hasard :
– Une structure en miroir entre les scènes des 2 duels, un début et une fin avec un train (voir les 2 photogrammes des trains).
– Le choix du Noir et Blanc qui me paraissait anodin est en fait bien choisi pour faire ressortir les jeux d’ombres.
Pour conclure, le fait d’avoir étudié le film avec la classe m’a permis d’avoir une toute autre vision du film et au final j’ai adoré (par exemple, le flash-back dans le flash-back qui nous montre que ce n’est pas Ransom qui a tué Liberty). Cependant, le film laisse une question en suspens qui fait polémique : faut-il que ce qui est juste soit fort ou ce qui est fort soit juste. Peut-on faire régner la justice par la force ? Là est la question. Cela reste à discuter.