Résumé à ma manière
Nouvelle-Orléans, Louisiane. Un ouragan s’apprête à toucher la côte nord-est des Etats-Unis. Ouragan nous raconte l’histoire de plusieurs personnages tous différents les uns des autres : des prisonniers en fuite, une vieille femme qui refuse de quitter la ville où elle a toujours vécu, une mère et son enfant qui vont recevoir la visite inattendue d’un homme du passé, un Révérend qui aide à détruire pour ne pas être infidèle,…
Des histoires captivantes qui nous plongent dans l’univers des personnages qui cherchent à survivre à leurs propres manières.
Florilège de citations/fragments
« Moi, Josephine Linc. Steelson, négresse depuis presque cent ans, j’ai ouvert la fenêtre ce matin, à l’heure où les autres dorment encore, j’ai humé l’air et j’ai dit : ‘‘Ça sent la chienne.’’ » (page 11)
« Je croyais le monde dévasté, mais Vous me murmurez à l’oreille que ce n’est pas fini et que les hommes n’ont pas encore payé. Qu’ils périssent, Seigneur, s’ils Vous ont offensé. Je crache sur le monde et je n’ai plus de frères. » (page 96)
« Ils ont quitté la prison dans un bruit calme de moteur, et les grilles se sont refermées. Nous restons là, nous, avec la certitude qu’il n’y aura pas de camion pour nous, et les murs de nos cellules rient parce que nous sommes moins que des chiens. » (page 34/35)
« La nature n’en peut plus de notre présence, de sentir qu’on la perce, la fouille et la salit sans cesse. Elle se tord et se contracte avec rage » (page 50)
« Il est peut-être temps de laisser le monde se libérer des hommes. Que la terre ferme les crevasses dont on l’a perforée, qu’elle aspire à elle le pétrole, le gaz qu’on pompe chaque jour dans ses flancs, que les jacinthes envahissent les rues de La Nouvelle-Orléans et les alligators les rez-de-chaussée des maisons. Après tout. Les hommes ne sont rien mais l’ont oublié depuis si longtemps que chaque soubresaut de la terre leur semble être un cataclysme. » (page 139)
« Elle regarde son fils, le bâtard de vie qui ne lui était rien et il a un nom dorénavant, pour elle, il a un nom, c’est l’enfant de la tempête, l’enfant offert par Keanu Burns au moment de mourir, le reste est balayé, elle sait qu’elle ne le regardera plus avec dégoût, il a un nom maintenant » (page 155)
« Lorsque je mourrai, libre, sur ma terrasse, toujours négresse, à l’instant que j’aurai choisi, lorsque je mourrai, souvenez-vous de moi et gardez le regard droit. » (page 157)
SOUFFRANCE DOULEUR AMOUR ACCEPTATION DETERMINATION
Mon avis
Avec ce livre, Laurent Gaudé réussit à nous plonger dans l’univers de tous les personnages.
L’écriture est simple, et facile à lire. J’aime beaucoup le fait que les phrases soient courtes, cela donne un certain « pouvoir » à la suite du texte.
Ouragan me donne, sans aucun doute, envie de lire d’autres livres de L.Gaudé.
Portrait chinois du livre
Si c’était une couleur, ce serait gris.
Si c’était une musique, ce serait The Perishers “Let There Be Morning” ou “Trouble Sleeping”.
Si c’était un animal, ce serait un lion.
Si c’était un monument, ce serait une pyramide d’Egypte, grand et majestueux.
Si c’était une fleur, ce serait une Immortelle, car elle ne meurt jamais vraiment. (Cela représente, à mon avis, les personnages de ce livre)