La critique de Pauline

LE FILS DE JEAN

Par Pauline

Le fils de Jean raconte l’histoire de Mathieu, qui n’a jamais connu son père. Mais un jour, il reçoit un appel venant du Canada qui lui apprend le décès de ce père inconnu. Il décide donc d’aller au Canada pour l’enterrement et pour connaître sa famille ainsi que ses deux frères. Pierre, un ami de Jean, médecin comme lui, accueille Mathieu à son arrivée au Québec ; il est le seul, en définitive, à savoir tout au long du film, qui est Mathieu. Mathieu, lui, est loin d’imaginer la tournure que va prendre son voyage canadien.

Le fils de Jean, sorti le 31 août 2016, est le dernier film de de Philippe Lioret. Ce réalisateur réalise en grande partie des films dramatiques comme celui-ci.

L’un des deux grands thèmes présent tout au long du film est pour moi le lien paternel. On le retrouve de nombreuses fois évoqué dans plusieurs scènes. Il est présent à travers le personnage de Mathieu qui ne connaît pas son père mais aussi avec les petites filles de Pierre qui ne voient pas souvent leur père car leur mère n’a plus aucune nouvelle de lui. Le deuxième thème qui est mis en valeur durant le film est la quête de Mathieu sur ses origines. On se rend compte que Mathieu est bouleversé par le fait de découvrir les fils de Jean, Samuel et Benjamin. L’attitude de l’un de ses frères, qui semble avoir avec des problèmes d’argent malgré son métier d’avocat et qui veut absolument retrouver le corps de son père pour pouvoir obtenir l’héritage, énerve et déçoit beaucoup Mathieu.

Philippe Lioret a une manière très personnelle de filmer les personnages. Dans cette histoire, les personnages sont relativement éloignés par leur situation géographique mais pourtant Lioret les rapproche en les filmant de près, d’une manière bien centrée sur le visages des acteurs, ce qui nous permet de voir à quel point les acteurs incarnent leurs personnages dans leurs expressions du visage. Je me souviens en particulier de la scène où Angie dit à Matthieu que Pierre est atteint d’un cancer : Lioret se rapproche du visage de Mathieu et on peut y voir de la tristesse.

L’histoire devient alors l’enquête de Matthieu pour résoudre l’énigme de son origine. Tout au long du film, on s’aperçoit qu’il y a plusieurs indices sur l’identité de son père comme des photos dans les albums photos mais aussi le stéthoscope rouge de son père. La chute du film – et donc la révélation de l’identité du père – est très bien construite, car tout le long du film on pense, tout comme Matthieu, que c’est Jean – le personnage du titre – le père alors que non : ce n’est pas lui mais Pierre qui est celui qui a monté toute cette histoire.

La scène qui m’a le plus marquée dans ce film est celle où la femme de Pierre comprend que Mathieu est le fils de Pierre et que celui-ci a donc eu une liaison avec une autre femme. Cette scène est filmée de façon particulière car les personnages ne parlent pas. Ils se regardent juste à travers le rétroviseur de la voiture et c’est dans le regard de Mathieu qu’Angie, la femme de Pierre, comprend toute l’histoire cachée par son mari. Je trouve également que ce film est très bien construit car la première image du film montre le père adoptif de Mathieu qui est dans la salle de bain en train de se raser et la dernière image du film montre le père biologique de Mathieu qui quitte l’aéroport après avoir laissé Mathieu prendre son avion en direction de la France, accompagné de sa femme (Angie), sa fille (Bettina) et ses deux petites filles. Cela nous montre l’évolution de la quête de Matthieu dans le film.