Le Fils de Jean
Le Fils de Jean est un film de Philippe Lioret, de 2016 qui raconte l’histoire de Mathieu, commercial à Paris qui apprend le décès de son père qu’il n’a jamais connu. Contacté par Pierre, un ami du défunt, Mathieu décide très vite de partir au Canada, pays où vivait son père, pour revenir sur ses traces et en connaître un peu plus sur sa vie. L’histoire se déroule alors au Canada où Mathieu va rencontrer les personnes que son père côtoyait et aussi ses deux frères dont il ne connaissait pas l’existence.
Le Fils de Jean nous amène vraiment au cœur de la vie de Mathieu, en quête de ses origines. C’est dramatique puisque l’histoire est basée sur la mort de Jean, le père de Mathieu. Il traite plusieurs thèmes assez importants autour de la mort, de l’héritage, des relations fraternelles, père/fils mais surtout, le thème de la quête des origines.
Dans ce film, Mathieu cherche vraiment à savoir qui était son père et grâce à Pierre, il parvient à se donner une image du défunt. Pierre lui montre des photos, lui explique l’histoire de ses parents, de leurs rencontres… Le réalisateur veut aussi montrer au spectateur les différents événements qui suivent un décès, ceux qui entourent la question de l’héritage. Une des scènes qui m’a marquée est celle où Pierre, Mathieu et les deux frères cherchent le corps de Jean dans le lac où il est mort. Très vite, on comprend qu’un des deux frères n’a pour intérêt de chercher le corps que celui de l’héritage. Philippe Lioret nous montre alors le côté matériel de l’argent : la recherche du corps devient sordide. Il a d’ailleurs une manière de raconter et de faire comprendre l’histoire très délicate, à travers des détails significatifs : le tableau, le stéthoscope, les livres… Sa manière de filmer, très souvent avec des gros plans ou des plans rapprochés, nous permet de nous sentir proches des personnages. Lioret met ainsi en avant l’importance des regards. J’ai été aussi étonnée de voir que le réalisateur n’a pas introduit beaucoup de musique décrivant « l’émotion » de la scène, ce qui, à mon goût, rend le film encore plus dramatique. La plupart du temps, les scènes étaient sans musique, ce qui met en valeur les dialogues et les bruits de la nature. Beaucoup de scènes restent mémorables : elles sont tristes, touchantes comme par exemple celle où Angie (la femme de Pierre) avoue la maladie de son mari à Mathieu ou encore quand la famille est au complet dans le salon et que Pierre joue un air de piano et que tout le monde reste sans voix. Pour moi, le moment qui reste le plus significatif est celui où Angie comprend réellement qui est Mathieu, dans la voiture.
Le Fils de Jean est donc un film très touchant qui traite d’un thème très important, la quête des origines à travers des scènes tristes et émouvantes.