La critique de Lucie B.

Le fils de Jean

Le fils de Jean est un film qui raconte comment Mathieu a découvert ses origines. Enfant, il a été élevé par sa mère et son beau-père, sans avoir connu son père. Il a grandi et fait sa vie mais un appel fait réapparaître ce père disparu. Il laisse alors femme et enfant pour partir au Canada.

Dans ce film, le réalisateur Philippe Lioret reste fidèle à son univers. C’est un film plein d’émotions et de sentiments : il y a de la joie, de la tristesse, de l’incompréhension. J’ai beaucoup pensé à l’une de ses autres réalisations, Je vais bien, ne t’en fais pas. Ici comme là, il nous faut réfléchir, nous poser des questions, déduire. Le film nous laisse des choix d’interprétation, tout en nous donnant des pistes. Il m’a émue par ses personnages, ses scènes et ses thèmes.

Mathieu en particulier est un personnage qui garde le plus souvent le sourire. Il est courageux et gentil. C’est un jeune papa qui apprendra de son voyage à mieux se comporter comme tel. Au contraire, Pierre – celui qui a informé Mathieu et qui l’accueille à son arrivée à Montréal – est un personnage qui ne montre pas ce qu’il ressent ni ce qu’il pense. Il est froid, son visage est fermé. On pourrait même dire qu’il a un cœur de pierre. Toutefois, contre toute attente, Mathieu va avoir une influence positive sur lui : Pierre se dévoile progressivement et sa froideur diminue.

Une scène m’a vraiment marquée : celle où Angie, la femme de Pierre, dans la voiture qui les conduit à l’aéroport, comprend que Mathieu est en définitive son beau-fils. Dans le rétroviseur elle semble voir leurs ressemblances car ils ont les mêmes mimiques, font la même tête. Je trouve que c’est une scène forte, pleine d’émotions. La réaction d’Angie face à cette nouvelle est belle : elle ne dit rien, elle a les larmes aux yeux mais ne pleure pas.

Deux thèmes me paraissent importants. D’abord, le secret et son poids : le secret de Pierre a eu des répercussions dans la vie de Mathieu, qui n’a pas eu de père et ne sait pas bien en être un. Mais il en a aussi sur sa propre vie : il y a la culpabilité de ne pas avoir été là pour son fils. Ce secret était pesant pour le père et pour le fils : je l’ai particulièrement ressenti. L’autre sujet, c’est l’héritage. L’héritage des valeurs avec la transmission du tableau et du stéthoscope de Pierre à Mathieu ou celle de la musique de Pierre à Bettina sa fille et à ses petites filles. Mais il y a aussi les fils de Jean (les vrais) qui cherchent le corps de leur père pour ne pas attendre avant de toucher l’héritage.

Le fils de Jean est un film plein de valeurs et d’émotions.