Sonita : 2ème film du Prix Jean Renoir

2ème film du Prix Jean Renoir

 

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Regards portés par les élèves de Littérature et société sur le film de Rocksareh Gahem Maghami.

Les mots croisés de Pauline et Clara :

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Sonita

Margaux

Le film Sonita de Rocksareh Gahem Maghami retrace la vie de Sonita, jeune Afghane immigrée en Iran qui chante pour les droits des femmes et contre le mariage forcé. C’est un film documentaire qui choisit de montrer la réalité. La réalisatrice a cependant aidé Sonita dans son parcours, notamment à la fin du film. Sonita a ainsi pu quitter son pays et échapper au mariage forcé. Même si ce parcours est «faussé» par un aide extérieure, la réalisatrice a volontairement choisi d’aider Sonita et plus que de réaliser un documentaire de montrer le destin d’une adolescente rappeuse.

Le film dénonce une réalité en Iran comme en Afghanistan : le mariage forcé des (très !) jeunes filles qui sont vendues par les familles. Ainsi Sonita voit plusieurs de ses amies abandonner l’école pour vivre avec leur mari. Cette pratique ne semble pourtant pas choquer ces filles qui se résignent à leur triste sort. Sonita, elle, interroge ses amies pour écrire ensuite une chanson contre le mariage forcé. Le film nous permet également de voir la guerre en Afghanistan avec par exemple la scène où Sonita doit récupérer ses papiers d’identité. Dans cette scène Sonita est à l’hôtel et on voit que l’entrée est extrêmement bien surveillée. De sa chambre on l’entend décrire le ballet des avions militaires ainsi que les bombardements qui selon elle, durent depuis plus de sept ans. Le film montre aussi les mentalités qui sont très différentes des pays occidentaux. Par exemple lorsque Sonita retourne en Afghanistan, elle est obligée de porter un voile intégral. Sa famille, elle, ne voit aucun intérêt dans l’éducation de sa fille et veut seulement la vendre pour gagner de l’argent. Cette volonté est confirmée lorsque Sonita part aux Etats-Unis et qu’elle en parle à ses parents au téléphone. Elle dit à la réalisatrice que ça ne sert à rien de leur parler de l’éducation, qu’il faut leur parler de l’argent pour qu’ils soient impressionnés.

La caméra, contrairement à un film de fiction a une place très importante dans ce documentaire. Parfois Sonita parle à la caméra sans que la scène soit scénarisée. On la voit dans la pièce et elle parle d’elle ou répond à des questions de la réalisatrice. Au début du film par exemple, elle se présente, explique rapidement où elle vit, comment et pourquoi. A d’autres moments, c’est la réalisatrice qui lui pose ds questions. A chacun de ces moments, c’est Sonita qui contrôle la caméra, qui se filme, parle d’elle puis arrête quand elle le veut, par exemple au moment où elle veut enlever son voile pour aller se coucher. On voit que la scène n’a pas été écrite avant. Par la suite la réalisatrice, qui n’est pas du tout filmée au début du film, apparaît au moment où elle aide Sonita jusqu’à devenir un personnage important dans le documentaire. En effet, au début du film, on ne met pas de visage à Rocksareh Gahem Maghami et au fur et à mesure, on commence à l’entendre parler puis elle apparaît à l’écran pour aider Sonita à rester en Iran. Pour cela elle paie une somme d’argent à la famille de la jeune fille et celle-ci accepte de laisser Sonita vivre en Iran. C’est elle qui s’occupe des papiers d’identité de Sonita et qui lui permet d’intégrer une école de musique aux Etats-Unis. A la fin, elle est filmée comme un personnage et n’a plus sa place de réalisatrice. Ce changement peut paraître bizarre dans le film, et ne pas avoir sa place dans un documentaire qui « devrait filmer le réalité », mais c’est une volonté de la réalisatrice sans quoi le documentaire n’aurait peut-être pas vu le jour, ou pas avec cette ampleur.

Malgré ces scènes de la vie quotidienne de Sonita qui semblent prises sur le vif, d’autres sont scénarisées : la scène, par exemple où Sonita est dans un angle de la pièce et qu’elle parle à la réalisatrice, les genoux repliés sur elle. La plan est volontairement choisi (elle est filmée d’en haut) pour donner l’impression qu’elle est prisonnière. De plus, elle habillée en noir sur un fond blanc, et elle ressort donc bien à l‘image. Cet effet de scène scénarisée se retrouve également au début du film lorsqu’elle chante dans la cour de l’institution avec tous les enfants autour d’elle.

Certaines scènes du film sont un peu longues et c’est dommage car elles cassent le rythme du film. Cette impression est présente notamment dans les «interview» de Sonita dans sa chambre. Malgré cela, ce film est très bien mené jusqu’à la fin avec de vrais problèmes soulevés sur la condition des femmes, et un très beau clip de Sonita dans le film, qui nous parle vraiment. En effet, il dénonce de manière évidente, la condition des femmes et arrive dans la continuité du film et du combat qu’elle mène tout le long.

Bien qu’il montre des conditions de vie difficiles et un pays (l’Afghanistan) quasi en guerre, ce film est un message d’espoir pour toutes les femmes afghanes et Iraniennes. Sonita, cette ado talentueuse, qui fait passer un message en chantant, nous fait réfléchir.

Subir, fuir ou mourir ?

Angèle

Sonita, jeune fille de 18 ans, vit en Iran avec sa soeur et la fille de cette dernière. Elles ont quitté ensemble, il y a 11 ans l’Afghanistan. Malgré cela, Sonita est sans cesse « soumise » aux traditions afghanes. C’est ce que montre l’arrivée de sa mère qui vient pour lui imposer un mariage arrangé. Elle souhaite « vendre » sa fille, principalement pour nourrir sa famille et donner des sous au frère de Sonita pour qu’à son tour il s’achète une femme.

Sonita refuse cette tradition : comment peut-on décider pour elle de son avenir ? Elle n’a pas peur de s’exprimer, alors qu’en Iran les femmes ont interdiction de monter sur scène. Mais Sonita est une rappeuse engagée. Elle-même a dit : « Tout ce que je faisais à l’époque était illégal. Mes carnets dans mon sac, c’était aussi dangereux que de la drogue. »

Au départ, Rokhsareh Ghaem Maghami voulait réaliser un film sur la situation des réfugiés en Iran. Puis c’est devenu un portrait où elle critique plutôt les traditions afghanes, plus précisément sur le mariage. Pour certains, Sonita  est un « faux » documentaire puisque la réalisatrice est intervenue dans son film : elle aide Sonita à quitter ces traditions et à obtenir des papiers pour aller aux USA et à intégrer une école de musique. Mais moi, cela ne me dérange pas et je trouve que c’était une bonne idée. Pour moi, ça reste un documentaire car c’est la réalité de Sonita. Dans une interview Rokhsareh Ghaem Maghami dit : « Dans Sonita, j’ai préféré être authentique, quitte à renoncer à l’objectivité ». C’est quand même son talent qui a fait repérer Sonita, grâce à son clip posté sur internet. Elle a eu le courage de tout quitter pour rejoindre un pays qu’elle ne connaît pas, avec une langue qu’elle ne parle pas et une culture différente. Aux Etas Unis, elle cesse de porter le voile et monte sur scène avec un public, comme sur la photo qu’elle a collée au début du film dans son carnet.

Ce film est rempli de scènes marquantes et choquantes (il reflète malheureusement la vie quotidienne de nombres femmes). Il y a aussi beaucoup de rebondissements et du suspens.

Le courage de se faire entendre

Clara V.

Sonita  est un film documentaire de Rokhsareh Ghaem Maghami, cinéaste iranienne qui raconte la vie de Sonita, jeune fille afghane de 18 ans, clandestine en Iran qui se bat pour sa vie future : elle rêve de devenir une artiste, une rappeuse plus précisément, mais sa mère lui réserve un tout autre destin, celui d’être vendue à un homme pour la somme de 9000 dollars, mariée, et d’avoir le même avenir que n’importe quelle autre fille de son âge. Mais Sonita ne veut pas de cette vie : elle fera tout pour dénoncer cette tradition à travers ses chansons et vivre sa vie tel qu’elle la souhaite.

Sonita  nous montre réellement la vie de ces jeunes femmes, d’origine afghanes qui sont forcées de se soumettre à leurs traditions, c’est-à-dire, d’être vendues et mariées à des hommes qu’elles ne connaissent souvent pas.

Selon moi, dans ce film, Rokhsareh Ghaem Maghami traite deux thèmes importants. D’abord, la condition des femmes, c’est-à-dire, le mariage forcé : la mère de Sonita est l’emblème de ce sujet dans l’histoire ainsi que sa sœur. Elle montre ainsi comment les droits des femmes sont bafoués: Sonita lutte contre les limitations qui lui sont imposées, les obligations de respecter la tradition, par exemple le fait qu’en Iran et Afghanistan, il est défendu aux femmes de chanter et de monter sur scène en public. L’autre thème important ce sont les rêves personnels : Sonita rêve de devenir une chanteuse, une artiste et grâce à sa force et à son courage, elle finit pas se faire entendre.

Au début du documentaire, le film s’intéresse à la vie de Sonita mais très vite, son destin commence à entrer en jeu et Rokhsareh Ghaem Maghami doit faire un choix : elle peut rester en tant que réalisatrice de son documentaire et filmer la réalité de cette vie qui prend une tournure assez triste ; ou intervenir dans son film pour changer le cours des choses. C’est donc ce choix qu’elle décide de faire. Elle décide alors de payer 2000 dollars à la mère de Sonita pour que cette dernière ne rentre pas en Afghanistan, et lui trouve une place dans une célèbre école américaine de musique. Sonita est alors « sauvée » de son destin dramatique, arrive donc à se faire entendre à travers ses musiques et devient désormais une étudiante en musique américaine.

Ce documentaire prend donc une autre tournure : la réalisatrice devient actrice de son propre film et intervient pour aider son personnage principal. Au départ, Sonita était l’exemple du destin des jeunes filles afghanes. A l’arrivée, c’est une histoire unique.

Sonita, La fille qui chantait ses rêves et ses pensées

Lucie B.

Sonita est une jeune femme, que sa mère prend pour une bourse, un objet comme toutes les femmes de son pays. Mais la jeune fille a une force : elle chante sa vie pour mieux atteindre son rêve.

Sonita est un biopic réalisée par Rokhsareh Ghaem Maghami. Le film parle de la vie d’une jeune réfugiée Afghane en Iran. Elle vit chez sa sœur et travaille dans un centre où elle étudie aussi. Cette jeune fille rappe pour exprimer ses opinions et ses sentiments.

Rokhsareh Ghaem Maghami voulait faire un documentaire centré sur Sonita, sur sa vie, son travail et son statut d’immigrée. Elle ne voulait pas être un personnage et intervenir dans le déroulement du film mais Sonita l’a, en quelque sorte, forcée à changer son projet, en la faisant devenir personnage et actrice son destin à elle Sonita.

Ce biopic est magnifique parce qu’il fait ouvrir les yeux sur ce qui se passe pour les femmes dans ces pays mais aussi parce qu’il affirme qu’il faut croire en ses rêves. Pour moi, il y a deux grands thèmes dans le film : la condition de la femme en Iran et en Afghanistan et les rêves.

En Iran et en Afghanistan, femmes et hommes ne sont pas égaux : la femme est inférieure et est considérée comme un bien matériel. D’ailleurs, on ne voit (presque) pas d’hommes dans le film. Mais on en parle beaucoup et on voit leur impact sur les femmes : les bleus sur les visages ou les photos déchirées. Au centre du documentaire, il y a la question du mariage et du prix de la mariée. Sonita et ses copines ont même une conversation sur leur prix et leur futur mari, sur la chance de certaines par rapport à l’âge du futur époux, sur le nombre de femmes du futur époux. Elles parlent de ça comme nous nous parlons de musique. En Afghanistan, quand un homme décide de se marier, il doit offrir une dot à la famille de la future mariée, ce qui revient à « acheter » sa future femme. Certains, pour pouvoir « payer » leur femme, « vendent » leur sœur. Et les jeunes filles, dans cette histoire, n’ont pas leur mot à dire. Elles sont mariées de gré ou de force : la violence physique est montrée à deux reprises dans le biopic, lors du clip de Sonita et dans le bureau de la directrice du centre qui reçoit l’une des jeunes filles blessée par son frère car elle ne voulait pas se marier.

L’autre sujet, qui est lié au premier, c’est le rêve, parce que Sonita rêve de pouvoir devenir rappeuse, de pouvoir dire et donner l’espoir, dire ce que l’on pense et pouvoir faire bouger les choses, les traditions de son pays. Ces rêves immenses, c’est ce qui lui a permis de se sauver de ces traditions.

Je me suis sentie concernée par ce biopic parce qu’il montre qu’on enlève des libertés qui me semblent fondamentales à des filles comme moi, juste parce qu’elles sont nées dans ce pays-là. Je me suis dit que si les rôles étaient inversés, je ne supporterais pas de vivre ainsi.

Un avenir en jeu.

Solène

Sonita est un documentaire de l’Iranienne Rokhsareh Ghaem Maghami, sorti en 2016. Il raconte l’histoire d’une jeune femme afghane de 18 ans, réfugiée en Iran, Sonita. Sonita rêve depuis toujours de faire entendre sa voix en tant que rappeuse, pour défendre les droits de femmes afghanes et ainsi faire cesser le mariage forcé des femmes. Elle essaie tant bien que mal de se battre contre sa mère et les traditions qui en général sont les plus fortes. Mais c’est sans compter sur la réalisatrice…

Ce que je retiens d’abord de ce documentaire, c’est l’apparition soudaine de la réalisatrice devant la caméra et la tournure que prend le film, à ce moment-là. L’histoire passe d’un documentaire classique présentant la vie des femmes iraniennes et afghanes à un documentaire hors normes où la réalisatrice rentre en jeu et où le destin de Sonita devient le centre et l’enjeu de l’histoire. Sonita n’est plus un exemple de la condition des filles afghanes, elle devient unique. Au bout d’un certain moment, Sonita prend même la caméra de la réalisatrice et filme cette dernière. C’est à ce moment-là que le documentaire change de dimension, où l’avis et le regard de la réalisatrice deviennent importants et rentrent en jeu. Par la suite, il y a même des plans où l’on peut voir la réalisatrice et Sonita ensemble, complices, ce qui montre qu’il y a maintenant deux personnages très importants qui évoluent ensemble.

Un autre aspect très intéressant de ce documentaire est la présentation des traditions, qui pèsent sur la vie des Afghanes. En effet les femmes sont soumises aux hommes, elles doivent faire de leur mieux pour leur plaire. Elles doivent se soumettre, s’occuper de la maison, de la cuisine, du ménage et en plus de leur mari. Sonita est condamnée à être mariée à un homme beaucoup plus vieux qu’elle, alors qu’elle n’a que 18 ans. Elle est vendue telle une esclave, un objet sur lequel on peut mettre un prix de vente, comme on le voit dans son clip. Elle ne pourra plus aller à l’école et son avenir est déjà tout tracé : elle doit devenir la meilleure épouse possible. Il est intéressant de voir que le fonctionnement de ce pays est totalement différent du nôtre, en tant que droits, libertés et tolérance. Par exemple, il est strictement interdit pour une femme de chanter en public, cela est très mal vu. La femme ne doit pas se montrer et s’affirmer en tant que femme libre et forte, elle doit cacher ses formes et sa féminité. La mère de Sonita, qui vit en Afghanistan, oblige sa fille par tous les moyens à se plier aux règles et à arrêter la musique ! Mais Sonita ne se soumet pas et ainsi incite les femmes à briser les traditions très conservatrices, à se rebeller.

En résumé, une jeune fille rebelle, de la remise en question, de la complicité, de la colère, du rap, un avenir en jeu… : le cocktail parfait pour un documentaire époustouflant !

Sonita, une jeune fille hors du commun.

Maya

Sonita  est un documentaire que l’on peut classer dans le cinéma du réel, réalisé par la documentariste Rokhsareh Ghaem Maghami. Elle a rencontré Sonita grâce à sa cousine qui la connaît à travers l’association de la Défense de l’Enfant dont elle fait partie. La cinéaste voulait, en premier lieu, réaliser un documentaire sur l’immigration afghane en Iran, et non un documentaire sur les rêves d’une jeune fille hors du commun, au destin à la fois emblématique et singulier. Au fur et à mesure du film, elle avoue s’être attachée au personnage, et nous assistons à une rencontre qui s’avère avoir de grandes conséquences sur la vie de Sonita.

C’est la troisième fois que l’auteur réalise un documentaire sur des artistes qui ne sont pas professionnels. À travers l’histoire de la belle Sonita, la réalisatrice nous plonge dans la réalité peu commune d’une jeune fille à l’ambition débordante, dans un pays où une femme ne peut pas rêver. Elle n’accepte pas son destin qui était tout tracé, et décide d’en réécrire un, à sa manière. Grâce à son grand talent, le rap, elle parvient à se démarquer. Sonita défend coûte que coûte les droits des femmes, de l’Iran en passant par l’Afghanistan. Cette jeune fille nous entraîne dans son long et dur combat, dévoilant ses forces et ses faiblesses avec une audace surprenante.

SONITA.

Pauline

Sonita est un documentaire de Rokhsareh Ghaem Maghani, sorti en octobre 2016. La documentariste filme souvent les artistes. Elle a connu Sonita grâce à sa cousine, responsable d’un centre qui aide les enfants réfugiés et qui lui a parlé de Sonita et de son amour pour la musique.

Sonita vivait en Afghanistan mais elle a quitté son pays à cause de la guerre pour aller en Iran vivre avec sa sœur. Sonita a un talent, c’est le rap. Elle chante partout où elle peut, à l’école, avec ses amies, à la maison… Mais un jour sa mère lui rend visite en Iran, pour la marier, selon la tradition Afghane. La dot versée pour le mariage forcé de Sonita doit servir à payer la femme de son frère.

Dans ce documentaire, je retiens deux thèmes : le rap et le rêve des États-Unis ; le mariage forcé. Le rêve américain est contenu dans le « carnet de rêves » de Sonita, où elle colle des photos de stars en remplaçant leurs visage par le sien.

Le deuxième thème est présent tout le long du film car on en parle quand elle est en Iran, quand elle retourne en Afghanistan récupérer ses papiers et aussi aux États-Unis lorsqu’elle rappe en public : le sujet de sa chanson est le destin des femmes forcées à se marier à l’homme le plus offrant. Mais celui qui donne sa dynamique au film, c’est le premier : le rêve, car le but de Sonita, ce qui motive son action, c’est de pouvoir aller aux États-Unis. Pour cela, il faut l’accord de sa mère, ce qui n’est pas le cas au début du film. Puis, lorsque l’accord est obtenu grâce à l’aide de la documentariste, il reste encore un problème : Sonita n’a pas de papiers. Elle doit donc retourner dans son pays natal pour se procurer un passeport. C’est une épreuve difficile pour la jeune fille car elle doit revoir toute sa famille. Une fois qu’elle a réussi à obtenir son passeport, elle se retrouve en route pour un pays presque inconnu pour elle.

La place de la documentariste est énorme dans ce film. On sait que c’est grâce à son intervention que Sonita arrive à aller aux USA. A plusieurs moments, même, Rokhsareh apparait dans le cadre. Pour moi cependant, le but de ce film est de nous faire prendre conscience qu’ailleurs dans le monde la vie des femmes n’est pas facile à cause soit de la guerre, soit des mariages forcés et des problèmes de religion. Et je trouve qu’il y réussit bien.

Sonita

Selma

Ce documentaire raconte l’histoire de Sonita qui doit être mariée de force pour que son frère puisse à son tour se marier. Sonita va défier les traditions afghanes en se révoltant dans son rap.

Ce que je retiens surtout c’est son clip qui d’ailleurs a fait le buzz sur internet avec des paroles très touchantes : « Comme toutes les autres filles, on m’a mise en cage, j’attends qu’on m’achète, comme un mouton d’élevage » ou encore « Même morte je sens les coups de fouets ».

D’autres moments m’ont vraiment touchée : le moment où sa petite nièce danse par exemple. On comprend bien qu’elle ne se sent encore pas concernée par ce qui se passe pour Sonita et toutes les filles de son âge ; elle n’est pas consciente du sort qui l’attend. Ce qui est choquant, c’est de voir qu’on encourage une petite fille à se déhancher mais qu’il n’est pas permis à des jeunes filles d’élever la voix et de chanter sur une scène. La mère de Sonita m’a aussi interpelée : dans la manière de la filmer, on remarque que celle-ci n’a pas affectueuse envers son enfant. On ne la voit à aucun moment prendre sa fille dans les bras ou l’embrasser. Le voile semble vraiment être une barrière dans leur relation. Certaines scènes sont vraiment révoltantes comme quand sa mère lui fait comprendre qu’elle doit se soumettre aux traditions et se marier comme elle l’a fait ; ou quand une autre jeune fille se fait frapper par son frère, et qu’elle va s’en plaindre à la directrice du centre qui accueille les enfants des rues. On voit qu’elle a peur de retourner chez elle car elle craint son frère.

J’ai bien aimé ce film car il est très émouvant. De plus, le personnage principal est une jeune fille de notre âge, ce qui nous fait réagir sur les conditions de vie dans certains pays du monde. Je trouve aussi que Sonita a eu beaucoup de chance de rencontrer cette réalisatrice car sans elle je ne pense pas qu’elle serait aujourd’hui élève dans une école de musique américaine.

SONITA

par Romane

Sonita est un film documentaire de Roksareh Ghaem Maghami. La réalisatrice suit une jeune femme battante et passionnée par le rap mais qui ne peut pas vivre sa passion car le pays où elle a trouvé refuge, l’Iran, interdit aux femmes de chanter. En plus, sa mère veut la marier et la vendre à un inconnu pour permettre à son fils, à son tour, de « s’acheter une mariée ». Sonita, qui est née à Hérat en Afghanistan en 1996, va militer, grâce au rap, contre le mariage forcé des jeunes filles, une tradition afghane. Grâce à la réalisatrice, elle réussira à faire reconnaître son talent dans le cadre de son combat et à échapper au mariage que sa famille voulait lui imposer. Elle étudie désormais dans une grande école de musique aux États-Unis. Aujourd’hui, elle aide sa famille et leurs envois de l’argent pour que ses neveux et nièces puissent aller à l’école. Elle est toujours active pour le droit des femmes et pour que ces mariages n’aient plus lieux en Iran ou Afghanistan.

Le projet de la réalisatrice

Lors d’une interview, la réalisatrice explique qu’au commencement du projet, le sujet du film devait porter sur l’immigration en Iran et la difficulté à trouver du travail ainsi que sur le rêve d’une adolescente. Roksareh a rencontré Sonita grâce à sa cousine. Elle a finalement été touchée par l’histoire de Sonita et a décidé de l’aider pour changer le cours de son histoire.

Être une fille en Iran

En Iran comme en Afghanistan, les femmes sont « soumises » aux hommes qui les achètent comme épouse. Dans les paroles de sa chanson, Sonita nous raconte que les femmes sont muselées, sont mises en cage. Il est impossible pour elles de se montrer sans leurs foulards surtout devant une caméra. La réalisatrice filme Sonita en train de jouer de la guitare et chanter ; mais la mère de Sonita dit que, pour une fille, c’est indécent de chanter ou de faire de la musique. D’ailleurs à partir du moment où Sonita diffuse son clip sur internet, elle n’a plus le droit de recevoir de l’argent. Elle est comme punie.

Une scène est particulièrement « choquante ». C’est lorsque une jeune femme s’est faite frapper. On ne comprend pas tout de suite pourquoi, puis au fur et à mesure que le film se déroule on comprend que son frère l’a frappée car elle refusait de se marier. Cela montre encore une fois l’infériorité de la femme et les discriminations dont elles sont victimes.

L’espoir

Je trouve que ce film est rempli d’espoir, d’envie et de réussite. Sonita est vraiment passionnée par ce qu’elle aime et ce qu’elle fait ; elle a vraiment la rage d’aller jusqu’au bout et de dénoncer ces mariages forcés. Dès le début du film, Sonita tient un carnet de rêves.