Rencontre avec Elise Fontenaille

Par Luna et Séléna 2nde7

Dans le cadre du projet envie d’éLire mené au cours de l’année 2018/2019 par plusieurs classes de secondes du lycée Bellevue à Albi, nous avons eu l’occasion de lire Kill the Indian in the child écrit par Élise Fontenaille. Ce livre s’est démarqué non seulement par son sujet polémique mais en même temps par une émouvante poésie qui nous transcende. Suite à ces retours, nous avons eu la chance de rencontrer et questionner l’auteure. Si vous avez apprécié, ou même adoré comme nous, un des nombreux romans signés Élise Fontenaille, vous serez sans aucun doute charmés par l’authenticité et l’excentricité de cette surprenante femme.

Élise Fontenaille est une auteure très surprenante de par l’énergie et la passion qu’elle fait ressentir en parlant avec ses lecteurs. En effet dès le début de l’échange son sourire bienveillant et son énergie débordante nous ont tout de suite mis à l’aise pour lui poser toutes sortes de questions. Nous avons été agréablement surprises par ses réponses franches et généreuses et par son envie de nous faire partager des moments de sa vie aussi intimes que la signification de ses tatouages. C’est d’ailleurs une des choses qui nous a le plus intrigué chez elle, nous pouvions voir sur chacun de ses pieds le même tatouage représentant un œil, destiné, selon elle, à éloigner le mauvais sort.

Nous avons été remarquablement surprises par son éloquence face à une classe de trente cinq adolescents que ce soit en racontant des anecdotes comiques sur sa vie familiale ou ses aventures lors de ses nombreux voyages ou encore lors de la lecture de L’extraordinaire voyage du chat de Mossoul raconté par lui-même, qui est un très bel album, largement à la hauteur des nombreux autres livres d’ Élise Fontenaille.

Album lu par Elise pendant la rencontre…D’après une histoire vraie / Un album jeunesse qui parle aussi aux plus grands

Élise Fontenaille, est une femme engagée, déterminée à défendre les minorités et à faire connaître les heures sombres d’un passé méconnu.

Lorsqu’on lit un ouvrage d’Élise Fontenaille on se sent enveloppé par l’atmosphère du livre, l’environnement, les traditions et légendes des personnages. Tout cela est possible grâce aux nombreux voyages réalisés par l’auteure avant d’écrire le livre, voyages qui lui permettent d’ajouter les détails et de trouver des histoires si incroyables et pourtant si banales à première vue qu’on pourrait les identifier à des trésors ; elle se compare même à un petit chien qui creuse parce qu’il a senti un os et qui se retrouve émerveillé car il a trouvé un squelette de dinosaure. Quand elle découvre une histoire qui mérite d’être racontée elle en fait un livre touchant et authentique. C’est comme ça que sont nés nombre de ses livres comme Kill the Indian in the child ou L’homme qui haïssait les femmes, dans lesquels ressortent aussi ses qualités de journaliste.

Si vous voulez prolonger la magie de cette rencontre ou vous plonger dans l’univers de cette auteure hors norme, ses ouvrages vous attendent au CDI.


Par Léonie et Sarah 2nde4

Nous avons rencontré l’auteure Elise Fontenaille, à l’origine d’une quarantaine de romans dans les catégories Jeunesse et Adulte. Dans le parcours de lecture qui nous a fait traverser certaines de ses œuvres, nous avons vu qu’elle traitait de sujets importants, et souvent de drames méconnus. Ses romans sont inspirés de faits réels, et des thèmes forts sont abordés. Elle conte des tragédies historiques encore peu connues du grand public. Elle souhaite ainsi, par ses livres, informer les gens sur le passé et dénoncer des crimes. Mais elle désire cependant laisser au lecteur la liberté de se faire sa propre opinion en n’incluant pas de morale à la fin des ses ouvrages. Elise Fontenaille aime, par le biais de ses postfaces, transmettre au lecteur des informations sur l’ouvrage qu’il vient de lire, et sur les sources de documentation utilisées.

Ses personnages sont des adolescents. Ce sont des personnes fortes, et le point de vue est celui des victimes. Elle choisit souvent de créer des relations étroites entre les enfants et leurs grands-parents. Elle vise donc un public de jeunes lecteurs, mais ses romans touchent toutes les générations.

Nous avions donc noté des sujets récurrents tels que les violences, l’enfance (abîmée), l’importance de la famille (même déstructurée) et celle de la transmission. Nous avons pu, vendredi, lui poser quelques questions à partir de nos observations.

« Ça m’intéresse quand ça va mal » nous dira-t-elle. En effet, elle raconte principalement des histoires dramatiques voire tragiques. Se disant révoltée par ces faits, elle a choisi de les raconter dans des livres plutôt courts mais qui transmettent des émotions fortes par un propos clair. Sans s’attarder sur le tragique des situations, elle l’explicite. Avant d’être auteure, elle était journaliste : c’est peut-être ce pourquoi tout ce qu’elle découvre l’intéresse. Les journaux sont sa principale source d’inspiration. Elise Fontenaille aborde tous les thèmes : la mort, les risques des réseaux sociaux, les génocides, la dictature, le racisme, la liberté, la famille… Car, au centre de tous ces sujets, se trouve la violence. Souvent faite aux enfants, mais aussi aux gens et peuples dits « premiers ». En effet, une grande partie de ses livres traitent des populations autochtones, de leur culture et de leur style de vie. La population la plus représentée dans son œuvre est celle des Amérindiens et plus spécifiquement les Amérindiens canadiens. Ayant vécu deux ans à Vancouver (Canada) et ayant fait des études d’anthropologie, elle est restée très attachée à ce peuple.

Être écrivaine était un rêve d’enfant. La lecture était un moyen de s’évader d’un système scolaire parfois trop sévère. Sur  »un coup de chance » comme elle le dit, Elise Fontenaille est devenue auteure, par passion. Écrivant parfois des livres en une nuit (La révolte d’Eva), parfois en trois ans (Blue Book), elle a donc à cœur de dénoncer les abus et les crimes inconnus de l’Histoire.

A titre personnel, nous avons trouvé qu’ Elise Fontenaille avait une très grande sensibilité et une forte détermination. Il en faut sûrement pour pouvoir écrire de tels livres, et pour écrire sur un thème difficile sans s’en détourner. Elle fait un peu justice à sa manière en rendant hommage aux oubliés. Cette rencontre fut très enrichissante car elle nous a permis d’en apprendre plus sur l’auteure afin de mieux comprendre son œuvre.

Nous avons envie de continuer notre découverte et de lire La révolte d’Eva, L’Homme qui haïssait les femmes et Le garçon qui volait des avions.

Sarah Ben Moussa et Léonie Robert 2nde4